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Therus O'Leary

Il souleva la porte métallique du garage, qui grinça jusqu'à venir heurter le plafond. Tandis qu'il dirigeait sa lampe torche vers le fond de la pièce, Therus fronça vivement les sourcils. « Oh Christ ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? » marmonna-t-il à l'adresse du criminel qui l'épaulait, à moitié engoncé dans la capuche de son pull à la propreté douteuse. Ce dernier haussa les épaules avec dédain, tout en glissant négligemment les mains dans ses poches. « Il s'est débattu, qu'est-ce que tu veux que je te dise, c'est pas moi qui m'en suis occupé... Pose pas de question, pig. » répondit-il avec un rictus, tandis qu'il s'avançait vers le cadavre ensanglanté, encore solidement lié au dossier d'une chaise en bois. « Baisse d'un ton, petit. » répliqua le policier en serrant les dents, tout en examinant brièvement les alentours à l'aide son faisceau de lumière. « Fais ton job et fous-moi la paix, c'est un ordre, pigé ? » L'Irlandais souffla comme un bœuf, en mordillant sa lèvre inférieure. L'affront ne passait pas. Il eut tôt fait de rejoindre le low life qui lui servait d'acolyte, pour l'empoigner violemment par le col. La voix du policier, aussi glaciale que l'était la paire de prunelles dardée sur l'adolescent qu'il soulevait presque d'une main, résonna à son oreille : « Je suis les ordres de ton patron, pas les tiens, gamin. Alors respecte-moi, ou je te fracasse le crâne aussi joliment que notre ami. » L'ayant secoué pour imprimer son message, il le relâcha sans douceur. « Maintenant, écoute-moi bien : j'ai pour seule mission de te faciliter la tâche, pas de l'accomplir pour toi. Je vais te dire ce que tu dois faire du corps, te suivre de loin pour éviter tout problème, et après, tu te débrouilles. » Le policier n'obtint pour seule réponse qu'un grommellement d'approbation, qui lui fit lever les yeux au ciel. « Tu me nettoies tout ça pour commencer, c'est n'importe quoi. Quand c'est fait, tu le ligotes avec du barbelé, puis tu l'enroules dans de la toile. Après, tu le fous à l'eau, mais choisis bien ton endroit. Allez, au travail ! Si t'es aimable, je t'aiderai même à le transporter jusqu'à ton coffre. » De mauvaise grâce, le criminel s'attela à la tâche, tandis que Therus secouait lentement la tête, de dépit : voilà à quoi il en était réduit, à présent.

La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire.

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