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      areille nation de guerriers ne s'est point formée sans heurt : au fer de leur épée selon leur devise, les Ellingsen et leurs pairs n'ont jamais cessé leur quête de pouvoir, ayant pour finalité la fondation d'un Etat suffisamment puissant pour contenir les ardeurs des groupements locaux, autrefois simples clans désorganisés puis progressivement de véritables dynasties locales. On les priva ainsi de leurs particularismes au nom de l'unité du royaume, sans néanmoins parvenir à les soumettre tout à fait. Par conséquent, la paix est rare à Vilhjalmur, et son maintien incombe à chaque nouveau souverain désireux d"assurer l'avenir de sa lignée.

Le règne d'Hadrian, descendant de l'illustre Eliser Varemyr, premier roi de Vilhjalmur, fut troublé à peine eut-il été sacré, par les manigances de son propre frère Willos. Celui-ci tenta en effet de ravir la couronne avec le soutien de quelques nobles auxquels il avait promis gloire et fortune, mais il échoua à l'issue d'une guerre exceptionnellement meurtrière, qui signifia la chute de plusieurs grandes familles. Hadrian, homme d'honneur qui ne souhaitait point faire d'exception, céda pourtant aux lamentations de leur mère et décida de bannir le traître plutôt que de l'exécuter, un choix qu'il fut plus tard amené à regretter.

Voici donc l'histoire d'un roi sage qui lutta toute sa vie durant, par son intellect mais aussi son épée, pour maintenir la cohérence d'un royaume aux terres infertiles et hostiles et le préserver des discordes des Grands aux intérêts divergents mais qui eut le grave tort de ne point admettre la réalité de certaines menaces qui lui paraissaient trop lointaines : trahi par son propre sang une première fois, il réfuta hélas l'hypothèse d'une récidive. Sa destinée dévoile une leçon que d'autres furent ensuite amenés à considérer : la loyauté n'est pas éternellement acquise, et les liens du sang n'en sont pas une garantie inviolable.

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